DADA VOCE mélange musique live et voix vibrantes. Voix d’outre tombe venant par les passeurs du monde… Voix incarnées par un lecteur touché par la grâce Voix récitées par ceux qu’illuminent les textes Voix murmurées donnant au monde l’empreinte de la littérature Voix de fragments transmettant l’essentiel de ce qui touche Voix de souvenir donnant au passé tout son présent
En une époque où tout le monde parle de son « projet », c’est un aboutissement que l’expression de DADA VOCE. Le concept est simple et on y adhère comme un poète-zombie vous colle aux basques. C’est plutôt filmique et très visuel, à la manière d’un tableau musical d’un compositeur russe, dans l’esprit du western dont on sait qu’à tout moment, tout peut arriver, même la voix d’un auteur défunt. Reproduction mécanique et mécanique des repro-ductions, ce revenant-là quitte son linceul pour s’habiller de musique : mort-vivant extirpé de l’encre de ses pages par l’artiste sonore AZAR, il devient le temps de l’ici-et-maintenant de la musique du groupe PAN, un vivant-mort parce que vivant-de-nouveau cet instant d’ici-bas, entre-deux depuis sa tombe ou son Ciel. Le concept est simple donc, original sans farce, intello-digeste, immédiat sans préface, il vous empoigne tête et coeur comme la chanson de l’autre bout du Monde dont on ne comprend rien aux paroles mais dont on sait l’histoire qu’elle vous raconte, d’aussi loin qu’elle vienne, d’outre-tombe, même. Les auteurs Guests-Ghosts de DADA VOCE mettent en place leur verbe différé, tout le monde s’écoute, texte et musique : les gisants-disant semblent prendre du plaisir à revenir propager leur propre parole, à jouer le jeu, ils font celui des musiciens qui n‘accompagnent pas, qui n’illustrent pas, mais enveloppent juste de chaleur leurs auteurs éthérisés. Ça flirte avec le slam et le slow de plage, l’intrigue funk et le modal versifié, le lounge prosodique et la fusion verbatim. Et puisque c’est si peu accessoire de le dire, DADA VOCE c’est une affaire de vieux amis, au point où, pour conclure ici, l’on convoquerait bien René Char pour qu’il nous redise de l’amitié vraie qu’elle « est la seule à contenir un germe d’immortalité ». La boucle est bouclée et le cycle bien re-cyclé. Arnaud Legrand Conteur d’Histoires de la Musique / contact@lamaisondupape.com